de l'Universität et de la faculté

Publié le par Blanquette

http://www.secrets-de-filles.fr/wp-content/uploads/amphi-d-de-lille-2.jpg Plongé dans un système universitaire différent, on compare naturellement à celui que l'on connaît déjà. Si au départ ça a été galère de se retrouver dans l'administration universitaire allemande c'est d'une part à cause de la langue et de la complexité de l'administration en générale (véridique parfois on se croyait dans Astérix et les douze travaux, à courir d'un institut à l'autre pour disposer de tel papier ou de telle signature). Et d'autre part parce que le système sur le fond et la forme présente de nombreuses différences avec notre faculté française.

 L'année universitaire n'est pas découpée de la même façon. En France nous tenons à nos sacro-saintes vacances d'été, qui s'élargissent à 4 mois, voire 5 pour l'étudiant en fac lambda (qui réussit ses examens). Les deux semestres sont donc organisés en fonction : 1er semestre de septembre-octobre jusqu'à décembre-début janvier, et 2ème semestre de janvier à avril-mai, avec tout au plus 15 jours de partiels à la fin de chaque semestre (sans les rattrapages). En Allemagne, les dates varient en fonction des universités mais en gros le semestre d'hiver (Wintersemester) se tient d'octobre jusqu'à fin janvier avec des examens qui s'étalent sur les mois de février et mars, puis le semestre d'été (Sommersemester) va environ d'avril jusqu'à juillet.

Pour ses partiels l'étudiant français doit rendre des dissertations sur table avec un temps imparti de 3 ou 4h, et éventuellement passer quelques oraux. Les examens sur table pour les allemands consistent en une simple restitution de connaissances via un QCM. Le travail de réflexion se fait quant à lui dans les essays ou les Hausarbeit, des dossiers d'une vingtaine de pages. 

Pour ce qui est des cours, la semaine des étudiants allemands compte de 15 à 20h de cours sachant qu'ils choisissent deux pôles d'enseignement, un majeur, par exemple l'histoire, et un mineur, la science politique. Alors qu'en France on a 20h de cours rien qu'avec un pôle d'enseignement, comme en droit. Ceci est une moyenne, et reste très générale, il y a évidemment des exceptions, j'ai rencontré une allemande qui fait l'équivalent français d'une double licence, avec deux pôles d'enseignement majeurs et deux mineurs, ce qui lui donne 35h par semaine. 

L'enseignement alterne entre Vorlesung, l'équivalent de nos cours magistraux en amphi et Seminar d'une vingtaine d'élève, en lien avec un Vorlesung. Par exemple, le Vorlesung Histoire des Idées politiques va avec le Seminar de la République de Weimar jusqu'à celle de Bonn (là comme ça je suis sûre que ça te parle!). Pour ces Seminar des textes sont lus par les étudiants, et chaque cours consiste en un débat entre étudiants sur le texte et la pensée de l'auteur, débat guidé par le professeur qui confirme ou infirme les dires des élèves. On ne peut pas vraiment les assimiler à nos Travaux Dirigés, parce qu'ils n'ont pas de dissertations à rendre, ceci dit on en retrouve peut-être l'équivalent dans les cours dit Übungen, je ne peux pas vraiment dire, j'en ai jamais suivi...

Parlons de la relation prof-élève. On me disait déjà au lycée que les professeurs allemands sont plus proches de leurs élèves à l'école, à l'université c'est la même chose. Les professeurs ont beau afficher sans aucune honte, gêne, hypocrisie que sais-je encore, leurs nombreux titres universitaires, ils se mêlent à la foule étudiante pendant des soirées plus ou moins officielles, dansent, boivent avec eux etc. Le prof est respecté, mais il peut aussi être critiqué par les élèves dans son travail via un questionnaire anonyme que tous prennent très au sérieux. Jamais, oh grand jamais en France, on ne toucherait à l'entité professoral, celle qui détient LE savoir, et qui en cause n'a aucune critique à recevoir d'en bas (nan c'est vrai quoi!)

Le choix de l'université dépend de leur note à leur Abitur (= leur baccalaureat), par exemple Berlin prend les meilleurs, Greifswald... les moins meilleurs. Et ils restent dans la même université pendant 3, 5 ou 7 ans, alors que chez nous il y a plus de mobilité entre les fac. Mais les étudiants allemands disposent d'un plus dans leur système, c'est l'importance de l'expérience. D'une part lorqu'ils commencent à étudier, la plupart on fait leur service militaire ou civil, et ont déjà travaillé un peu avant. D'autre part, l'université a de nombreux liens avec des entreprises, des associations qui permettent d'ancrer l'élève dans la réalité. Si ça commence à se développer en France, ça reste je pense un gros problème: beaucoup de diplômes mais peu de contact avec le monde professionnel. 

Alors certes le cadre peut être différent, mais enfin étudiant français ou étudiant allemand on travaille ou on s'amuse, on stresse ou on paresse, on s'inquiète pour son avenir ou on vit l'instant présent (carpe diem comme dirait l'autre). Y a des cons imbéciles partout, y a des étudiants flemmards partout aussi.

Bon et après je ne sais pas si c'est typique de l'université allemande ou si c'est seulement à Greifswald, mais si quelqu'un a déjà vu en France une boîte de nuit étudiante sous le restaurant universitaire qu'il se manifeste afin de contribuer à la scientificité de cette étude comparative. Merci d'avance.


Publié dans Culture allemande

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F
<br /> "par exemple Berlin prend les meilleurs, Greifswald... les moins meilleurs." je suis pas d'accord avec cela. Par exemple: La fac de médecine est la meilleure dans tout le pays et pour s'inscrire à<br /> succès il faut un résultat impec au bac. C'est donc les étudiants les meilleurs du pays qui se sont inscrits à cette fac. Le procédé de sélection est rigoureux. C'est pareil pour la médecine<br /> dentaire et la psychologie. C'est juste le droit et l'économie qu'on peut étudier ici sans processus de sélection et les imbéciles qu'on peut voir dans les rues c'est eux (et moi) ;-) Néanmoins,<br /> l'université de Greifswald a une réputation excellente dans le pays entier pas seulement quant à la médecine et psychologie mais aussi quant à l'économie et surtout le droit. En comparaison<br /> d'autres universités les études à Greifswald sont très durs, les examens plus exigeants. Bref, y a des cons (partout) mais c'est dur quand même.<br /> <br /> http://ranking.zeit.de/che2010/de/<br /> <br /> salutations,<br /> Florian<br /> <br /> <br />
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